Illus - Témoignage de Tifaine Bollard

Témoignage de Tifaine Bollard

Découvrez le témoignage de Tifaine Bollard, participante au Triathlon des Roses de Lyon en 2025

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au Triathlon des Roses ?

En grandissant, je me rends compte que de plus en plus de femmes sont touchées. J’ai participé au Triathlon des Roses en 2023. J’avais beaucoup apprécié l’engagement de tout le monde, de la Fondation ARC et du discours qu’il y avait eu, qui était très touchant. Donc si chaque année je peux essayer de ramener ce financement en parallèle de ce que je fais déjà pour la recherche sur les cancers, c’est toujours un plus.

En entendant le discours, j’en ai pleuré. C’était très fort, l’engagement était vraiment là, c’était beau à voir.

Dans quelle mesure le fait que votre entourage soit touché vous a-t-il poussé à participer ?

De là deux choses :

Ma maman a été touchée par un cancer foudroyant, duquel elle est décédée en 3 semaines. Donc si on finance la recherche, d’autres personnes auront la chance d’être soigné, que ce soit rapide ou pas. Déjà, pour bénéficier d’un traitement et de continuer de vivre.

Aussi, elle n’était pas du tout sportive et à son décès, je me suis beaucoup mise au sport pour contrer tout ça. Le Triathlon est venu à ce moment-là. Je continue de courir en parallèle. Pour la santé, on sait que c’est très bon et il faut continuer à le faire. C’est un défi personnel et dans le cadre de la santé.

Si tout le monde pouvait avoir accès au sport et mieux se soigner, ce serait beau.

C’est une compétition qui n’en est pas une, on sait qu’on concourt contre des personnes qui sont malades, donc qui n’ont donc pas le potentiel physique de quelqu’un qui n’est pas atteint d’un cancer. Même s’il y a un classement, le but n’est pas de gagner et d’être première. On met tout ce qu’on peut pour finir avec nos conditions physiques parce qu’il y a des personnes très fortes qui participent, des personnes atteintes… donc c’est ce medley là qui est agréable à voir par rapport aux autres courses, où tout le monde souhaite finir premier ou avec un bon classement. Ici, avec cette compétition qui n’en est pas une, c’est vraiment sympa.

C’était une manière de lui rendre hommage ?

C’est clair, le but est de ne pas oublier ce qu’il s’est passé et de la rendre fière de ce qui est fait. C’est aussi pour toutes les personnes qui sont atteintes, pas que pour soi et pour sa famille, que toutes les personnes dans le monde puissent avoir les soins nécessaires, ça me paraît indispensable. Là, ça a été ma maman, mais ce sont aussi les mamans des autres, les sœurs, des personnes importantes pour les autres, pour quelqu’un d’autre.

C’est 1 femme sur 3, c’est forcément une femme dans la famille de quelqu’un. Il faut rendre hommage à ces personnes-là et dans mon cas précis, c’est rendre hommage à ma maman. Depuis son décès, j’ai également pris son nom de jeune fille, car comme elle n’était pas mariée, j’avais le nom de mon papa.

Quelle vision portez-vous sur la recherche pour les cancers du sein ?

Il y a beaucoup d’avancées, de choses qui sont faites. J’essaie de me tenir au courant. Si la recherche n’existe pas, ces traitements non plus. Malheureusement, la conjoncture politique fait que dans certains pays, ils arrêtent ce type de financement, je pense notamment aux Etats-Unis. C’est une catastrophe. Plus il y aura de recherches, plus on pourra vivre longtemps et en bonne santé.

Le triathlon est une bonne façon de lever des fonds. Avant, on avait tout le temps des gens de la recherche sur le cancer ou de l’ONU qui venait à la sortie des gares, et ça se fait de moins en moins. Les événements participatifs comme ceux-ci sont plus engageants, on a envie de se donner pour avoir les fonds nécessaires, on a envie de se donner pour protéger les gens qu’on aime, et la recherche avancera grâce à ces petits dons.

Mon fils de 9 ans m’a fait un don de 4 euros en me racontant l’histoire du colibri : « ce sont des petites choses par petites choses, comme le colibri, qui font avancer grandement. » Et je pense que c’est ça l’histoire de ce triathlon.

Quel message souhaitez-vous faire passer en participant au Triathlon des Roses ?

Participer ! Participer pour financer, et que chacun puisse faire son bout de don et de chemin pour que la recherche avance et qu’on perde moins de gens important par ce cancer-là. C’est bête, mais je me dis que si la recherche avait avancé, peut-être que ma maman aurait pu être soignée, que d’autres personnes auraient pu être soignées aussi. J’avais 30 ans quand je l’ai perdue et ça a vraiment été très dur, et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas-là, et que ça n’a pas été tragique uniquement dans ma famille. Plus on fera, plus on protégera les gens.

Même augmenter la qualité de vie de ceux qui sont sous traitement. Certaines femmes arrivent à courir et avoir une qualité de vie en dehors de leur cancer grâce à un traitement. Donc si on pouvait le donner à toutes les femmes, ce serait chouette. Certaines collègues à moi l’ont eu, dans des conditions où elles dépérissaient pendant leur traitement, et étaient très atteinte. Donc ce serait bien de faire en sorte que toutes conservent une belle qualité de vie, sous traitement.

Un mot pour celles qui n’osent pas se lancer ?

Allez-y, parce que même si la cagnotte n’est pas pleine, ce sera toujours 30, 40 euros qu’elles donneront à la recherche sur les cancers du sein, ça reste un beau geste. Elles auront toutes fait leur part. Venez parce qu’on est sur un sujet triste, mais le triathlon reste une fête, une célébration et un rassemblement qu’on voit peu ailleurs.

Merci pour ce beau témoignage Tifaine !